Comment la sophrologie peut vous aider à gérer votre colère

Froncements de sourcils, rougeurs, tensions dans les mâchoires, regards par en dessous, et parfois tremblements : tel est le visage de la colère. La colère est une émotion ambiguë : elle manifeste à la fois une certaine force physique prête à s’exprimer avec violence, et la faiblesse psychologique de celui qui cède à une sorte d’impulsion apparemment incontrôlable. Aussi juste soit-elle, la colère doit pourtant être maîtrisée ; mais cela ne signifie pas qu’il faut la faire taire. Le risque qu’on encourt à ne pas exprimer ses émotions est qu’elles nous rongent. Comment faire ? La sophrologie peut nous apporter quelques pistes pour gérer nos colères, et améliorer ainsi nos rapports à nous-mêmes et aux autres.

Bonne et mauvaise colère

La colère est une vive émotion causée par une blessure psychologique qui nous trouble, et qui se traduit par une violente réaction physique et psychique. Nous sommes tous sujets, à un moment ou à un autre, à la colère. Elle est le moyen par lequel nous exprimons notre désaccord, nos refus, nos indignations, mais elle peut parfois nous mettre « hors de nous », et nous pousser ainsi à des comportements et des attitudes que l’on regrette très vite, parce que l’on s’y reconnaît à peine. Comment faire pour préserver notre justesse vis-à-vis de la douleur et de l’agacement que nous ressentons, et vis-à-vis de notre entourage qui mérite dialogue et respect.

La colère est au nombre des sept « péchés capitaux » bibliques : la tradition nous indique donc que c’est un de nos comportements les plus condamnables. Et en effet, bien de nos emportements, de nos gestes et de nos paroles dictés sous le coup de la colère sont répréhensibles. Ce sont ces emportements, ceux que l’on ne maîtrise pas et qui s’expriment dans la violence, qu’il faut absolument contrôler : la sophrologie, en nous apportant le calme et l’adéquation spirituelle qui nous manque parfois, nous donne les moyens de ce contrôle.

Cependant, la colère, parce qu’elle nous enflamme et nous donne parfois aussi le courage de nous lever pour défendre ce qui nous tient à cœur, n’est pas toujours à proscrire. La colère peut être saine et juste : « indignez-vous ! » nous disait-on… De ce point de vue, c’est une de nos émotions irremplaçables, qu’il ne faut pas tenter d’éliminer à tout prix. Seulement, elle ne peut pas être le guide de nos actions.

Pour une maîtrise de la colère

La répression pure et simple de la colère serait donc nuisible, simplement parce qu’il y a des colères justes parmi toutes nos colères, parce qu’il y a des colères qui fondent notre identité, nos combats et nos espoirs. Mais aussi parce qu’une colère non exprimée est une colère qui nous ronge : insomnies, maux d’estomac, absence de concentration, les symptômes physiques et psychologiques sont nombreux. Une colère non exprimée peut en outre être une colère qui se démultiplie, nous faisant ainsi courir le risque d’une réaction plus violente encore, à moyen ou à long terme. En venir aux mains ou aux insultes est le point de non-retour qu’on ne peut pas se permettre d’atteindre, ni dans nos relations affectives avec nos proches, ni dans nos relations professionnelles. Il faut donc trouver les moyens d’évacuer, de se libérer de sa colère.

Au quotidien, la sophrologie permet précisément à chacun de maîtriser et d’exprimer sa colère dans sa justesse. Des exercices simples de respiration permettent ainsi de libérer cette force qui nous étrangle. Le travail du souffle est essentiel : il est l’outil qui permet de canaliser nos énergies, et de les matérialiser avec force et calme. On peut par exemple s’installer bien en appui sur ses jambes et accompagner de tout son corps la tension vers l’extérieur, dans une expiration prononcée. Les exercices peuvent varier, et doivent être répéter régulièrement : la colère est un comportement qu’il faut apprivoiser dans la durée. À partir de ce travail corporel, le dialogue pourra être réengagé : la sophrologie aura permis aux mots de reprendre le dessus, par-delà les cris.

Catherine Aliotta Headshot