Ce terme « lâcher-prise » est très à la mode, on l’entend, on le lit dans tous les médias et sources concernées par le thème du bien -être ou du développement personnel, et beaucoup de personnes rêvent d’y accéder, mais de quoi s’agit-il exactement ?

Il s’agit peut être de lâcher tout ou partie de ce que nous considérons comme indispensable, de baisser nos critères, de reconsidérer ce qui nous semble impossible ou au contraire obligatoire…. cela peut concerner notre vie quotidienne à la maison ou au travail ou même un tournant dans notre existence…. Quoiqu’il arrive nous avons tous l’impression que c’est une des clés pour être plus « heureux », plus « détendu », plus « en phase » avec nous même, avec les autres … pour être moins dans le contrôle et la performance….

Mais tout ça pour Lâcher quoi ?

Nous n’avons pas toujours conscience qu’il est possible de se trouver à un point de non retour dans sa vie simplement parce qu’il est trop difficile de lâcher une idée, un point de vue, une croyance (limitante ou pas) sur la vie, sur soi-même, sur les autres…

Lâcher-prise devient, dans ce genre de situation, centrale, voire indispensable…

Mais comment faire lorsque l’on est persuadé d’avoir « raison », lorsque l’on se sent obligé de s’accrocher à un métier, un conjoint, une situation, une amitié, une maison, etc… lorsque l’on pense qu’il est impossible de faire autrement ?

Voici pour vous donner des pistes, un témoignage d’une de mes patientes :

« Pendant plusieurs années, j’ai travaillé d’arrache-pied dans un établissement que j’ai adoré et dont la profession m’a passionné. Au fil des années, j’ai obtenu la reconnaissance de ma hiérarchie et du monde professionnel. J’ai suscité envie et jalousie qui m’ont malheureusement fait découvrir le harcèlement. La violence inouïe au quotidien et la destruction que cela peut provoquer.

Lors de mes échanges avec ma sophrologue, plusieurs fois elle m’a dit, « il faut savoir arrêter, passer à autre chose et savoir lâcher ce que vous avez. » Mes amis, ma famille, me disaient la même chose.

La seule chose qui me venait en tête était : « ils sont fous et ne se rendent pas compte du temps que j’ai passé pour arriver à ce niveau… pourquoi je devrais arrêter et me priver de quelque chose qui est si précieux pour moi !  Tout cela par jalousie ? Hors de question !»

J’ai terminé l’année aux urgences psychiatriques. Pas parce que j’étais folle mais car j’étais arrivée au bout de ce que je pouvais supporter. J’ai pris alors conscience de mon état….suicidaire et désespéré. Il m’a été demandé de quitter mes fonctions dans un but de protection. Je l’ai accepté compte tenu de mon état de santé.

Aujourd’hui je ne regrette rien et surtout pas d’avoir tourné la page. On m’avait dit … « tu ne t’en rends pas compte mais c’est une cadeau que l’on te fait. » « Cadeau » … le mot était inacceptable il y a encore 6 mois. Aujourd’hui je comprends car j’ai complètement changé. J’ai évolué et je me suis épanouie dans mes nouvelles fonctions et mon nouvel établissement. » Nicole, 47 ans

Tout est dit! Nicole nous explique bien ici combien « lâcher » lui a été difficile, mais aussi combien ce lâcher prise « forcé » a été salvateur et l’occasion d’un changement extrêmement positif pour elle puisque qu’elle se sent beaucoup mieux et plus à sa place dans ses nouvelles fonctions que dans celles qu’elle occupait avant.

En effet, soit l’on s’accroche jusqu’à vivre les choses avec une grande violence et des émotions extrêmement difficiles à gérer, soit l’on accepte tout simplement, en ayant confiance en la Vie que si le chemin s’arrête ici, c’est qu’un autre bien plus agréable nous attend ailleurs/autrement… Cette confiance en la Vie, cette foi je dirai même, est la clé de notre capacité à lâcher-prise .

Plus on a confiance que quoiqu’il arrive tout ira bien, que tout passera, plus on avance sereinement On est capable d’accepter plus facilement les virages imprévus, les obstacles, et les pauses inattendues de la vie lorsque l’on sait que c’est forcement pour nous apprendre quelque chose, nous faire avancer, évoluer.

Mais ce n ‘est pas la seule façon de lâcher prise … voici quelques pistes interessantes.

Oui mais comment lâcher prise?

Quelques suggestions peuvent aider :

• Apprendre à vivre le moment présent est une bonne méthode pour tous ceux qui vivent dans le passé et les regrets ou qui se projettent trop dans l’avenir et les buts à réaliser.
• Apprendre à méditer ou faire de la sophrologie pour retrouver sa sérénité et relativiser les faits.
• Apprendre à faire confiance en la Vie, comme je l’ai déjà évoqué, en développant sa spiritualité, en s’intéressant à cet univers, en écoutant son intuition, en étant connecté au Soi profond.
• Apprendre à laisser tomber certaines choses ou certaines situations, désencombrer son quotidien du trop de choses, en faisant le tri de certaines de relations, certaines tâches, certaines priorités, etc.
• Réfléchir au bien-fondé de nos angoisses en se posant quelques questions pour nous aider à lâcher-prise :
  • Ceci est-il vraiment important ?
  • Cela est-il vraiment urgent ? Que se passera-t-il si je ne le fais pas maintenant ? Si je restais? Si je partais?
  • Cette situation vaut-elle la peine que je me mette dans un tel état ?
  • Pourquoi ne prendrais-je pas un peu de temps avant de donner ma réponse ?
  • Ne suis-je pas en train de me couper de certaines opportunités ?
  • Est-ce que je réponds à tous mes besoins et valeurs en continuant dans cette voie. Est-ce que je me respecte vraiment en m’accrochant ainsi?

Maintenant à vous de jouer, et de vous poser les bonnes questions…

Source pour cette dernière partie

Un grand MERCI à ma patiente Nicole pour son témoignage…